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Guerre Israël-Hamas : le point sur la situation du lundi 12 février

Retrouvez ici notre point de situation publié hier
Après que l’armée israélienne a annoncé avoir libéré deux otages détenus par le Hamas à Rafah, dans la nuit de dimanche 11 février à lundi 12 février, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanhayou, a salué quelques heures après une opération de sauvetage « parfaitement exécutée » et « l’une des plus réussie de toute l’histoire » d’Israël. Israël estime à environ 130 le nombre d’otages toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées en Israël, le 7 octobre 2023.
Sur ce sujet, le président américain, Joe Biden, a annoncé lundi qu’un accord de libération des otages, accompagné d’une pause « d’au moins six semaines » dans les hostilités entre Israël et le Hamas, était actuellement en discussion.
M. Nétanhayou a lui répété lundi sa détermination à poursuivre « la pression militaire jusqu’à la victoire complète » sur le mouvement islamiste palestinien, dont Rafah est, selon lui, le « dernier bastion », pour libérer « tous nos otages ». La perspective d’un assaut terrestre sur la ville située au sud de la bande de Gaza suscite de vives inquiétudes à l’étranger alors que près d’1,5 million de Palestiniens ayant fui la guerre y sont massés, selon l’ONU. « Cette guerre peut se terminer rapidement, sans souffrances supplémentaires, si le Hamas se rend immédiatement, dépose les armes, libère les otages et livre ses criminels de guerre à un tribunal », a prévenu lundi le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy.
De son côté, le ministère de la santé du Hamas a affirmé lundi que l’opération nocturne de l’armée israélienne à Rafah avait fait « environ cent morts ». Selon la même source, l’offensive israélienne en réponse à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 a fait 28 340 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils.
Les mises en garde contre une éventuelle attaque de l’armée israélienne à Rafah, située dans le sud de la bande de Gaza, se sont multipliées lundi à destination du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. « L’éventualité d’une véritable incursion militaire à Rafah – où quelque 1,5 million de Palestiniens sont entassés contre la frontière égyptienne et n’ont nulle part où s’enfuir – est terrifiante », a notamment alerté le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un communiqué.
« Compte tenu du carnage qui s’est déroulé jusqu’à présent à Gaza, on peut tout à fait imaginer ce qui va se passer à Rafah », a-t-il également affirmé. Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, s’est, lui, dit « profondément inquiet » quant à « une offensive terrestre des forces israéliennes à Rafah ».
De leur côté, les Etats-Unis ont redit leur opposition à une opération militaire de forte ampleur à Rafah, sans action visant à protéger les civils. « Sans un projet en ce sens qui soit crédible, et qu’[Israël] soi[t] en mesure de mettre à exécution, nous ne soutenons pas une opération militaire à grande échelle », a déclaré lundi le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.
Sur le même ton, le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, a appelé Israël à « réfléchir sérieusement » avant de lancer une telle attaque. « Nous sommes très préoccupés par ce qui se passe à Rafah, parce que, soyons clairs, les gens qui s’y trouvent se sont souvent déplacés quatre, cinq ou six fois avant d’arriver là (…), ils n’ont nulle part où aller », a-t-il déclaré lundi à des journalistes.
Le roi de Jordanie Abdallah II, lors d’une allocution commune avec Joe Biden à la Maison Blanche, a, lui, réclamé lundi « un cessez-le-feu durable immédiatement » à Gaza. « Nous ne pouvons pas nous permettre une attaque israélienne sur Rafah. Cela provoquerait sans aucun doute une autre catastrophe humanitaire », a dit le souverain, ajoutant que « la situation était déjà insupportable pour plus d’un million de personnes qui ont été poussées vers [cette ville du sud de la bande de Gaza] depuis que la guerre a commencé ».
Le patron de la diplomatie européenne, Josep Borell, a exhorté lundi les Etats-Unis à livrer moins d’armes à Israël, après que Joe Biden a jugé « excessif » la riposte israélienne à Gaza. « Si vous pensez que trop de gens sont tués, peut-être devriez-vous fournir moins d’armes afin d’empêcher que tant de gens soient tués. N’est-ce pas logique ? », a affirmé le diplomate espagnol devant la presse, à l’issue d’une rencontre des ministres du développement de l’Union européenne.
« Tout le monde va à Tel-Aviv en suppliant, s’il vous plaît ne faites pas ça, protégez les civils, ne tuez pas autant de gens », a poursuivi M. Borell, en ajoutant que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, « n’écoute personne ».
La France a annoncé lundi soir avoir pu faire évacuer de la bande de Gaza 42 personnes, des ressortissants français, résidents français ou collaborateurs de l’Institut français, avec les membres de leur famille. Ils ont pu rejoindre l’Egypte, ce qui porte à plus de deux cents le nombre de personnes évacuées de Gaza « sur demande de la France ».
Cette annonce intervient quelques jours après la mort d’un professeur de français qui collaborait depuis vingt ans avec l’Institut français de Gaza, décédé de maladie faute de traitement du fait des « conditions sanitaires catastrophiques » sur place, avaient indiqué vendredi à l’AFP des sources diplomatiques.
Les Pays-Bas doivent cesser d’exporter des pièces d’avions de combat F-35 utilisés par Israël dans la bande de Gaza, a déclaré la cour d’appel de La Haye, lundi. Le tribunal néerlandais a ainsi donné raison à des organisations de défense des droits de l’homme qui soutiennent que ces pièces contribuent aux violations de la loi par Israël dans sa guerre contre le Hamas.
« La cour estime qu’il existe un risque évident que de graves violations du droit humanitaire de la guerre soient commises dans la bande de Gaza avec les avions de combat F-35 israéliens », a estimé la cour d’appel. L’affaire porte sur des pièces de F-35 appartenant aux Etats-Unis et stockées aux Pays-Bas d’où elles sont envoyées à des pays partenaires, dont Israël, dans le cadre d’accords d’exportation.
Le tribunal de district de La Haye avait jugé en décembre que la fourniture des pièces était avant tout une décision politique dans laquelle les juges ne devraient pas interférer. La cour d’appel a annulé cette décision, estimant que les attaques à Gaza « ont causé un nombre disproportionné de victimes civiles, dont des milliers d’enfants ».
La population de Gaza souffre d’un niveau « sans précédent » de « conditions proches de la famine » en raison du conflit entre Israël et le Hamas, a estimé lundi le Programme alimentaire mondial (PAM).
Selon l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 550 000 personnes – sur une population de 2,2 millions d’habitants dans la bande de Gaza – se retrouvent face à une insécurité alimentaire catastrophique. « On assiste à des niveaux sans précédent d’insécurité alimentaire aiguë, de faim et de conditions proches de la famine à Gaza », a déclaré la directrice générale adjointe de la FAO, Beth Bechdol, citée dans un communiqué de la FAO. Selon cette dernière, « la priorité absolue est d’assurer que la nourriture, l’eau et les fournitures médicales soient les livraisons prioritaires entrant dans Gaza ».
Le Monde avec AFP
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